Policiers Municipaux à l’école : c’est non !

Communiqué du 13 avril 2018

Pas de policier dans les écoles !

Avec la complicité de M. Blanquer, le Maire de Nice s’entête dans l’idée d’une expérimentation qui ne convainc pas grand-monde, et les difficultés rencontrées par la Mairie pour trouver des écoles volontaires montrent le peu de soutien que la mesure recueille sur le terrain.

Il est légitime que la police patrouille aux abords des écoles aux heures d’entrée et de sortie, ou bien que la police intervienne à l’intérieur des établissements scolaires pour des missions ponctuelles de prévention ou en cas d’incident. Ce sont les véritables missions de la police municipale. En dehors de ces cas, que peut donc faire un policier à l’intérieur d’une école ?

Les parents ne croient pas qu’un policier chargé des missions d’un gardien d’école renforce la sécurité de leurs enfants. On imagine mal comment une personne seule pourrait assurer la sécurité de vastes bâtiments scolaires, avec des effectifs important, face à des attaquants déterminés et bénéficiant de l’effet de surprise. Pire encore, on peut imaginer que la présence d’un policier fasse de l’école une cible à privilégier…

Les parents s’inquiètent également du coût de la mesure, et s’interrogent sur la pertinence de cet emploi des deniers publics. Si les finances de la commune permettent de consacrer un tel budget aux établissements scolaires, il y a bien d’autres usages aussi légitimes que nécessaires, qu’il s’agisse d’équipements ou d’intervenants (infirmières, psychologues, aide administratives, animateurs, intervenants artistiques…).

Nous souhaitons que l’issue de cette expérimentation soit l’abandon de cette mesure purement idéologique et absurdement coûteuse.

 

Non à la police dans l’école

La FCPE 06 s’élève depuis les premières annonces sur la présence des policiers municipaux dans les écoles en décembre 2016.

Nous sommes opposés à cette présence pour de multiples raisons :
– c’est illégal, la présence à l’intérieur d’une école ne fait pas partie des missions de la police municipale, sauf en cas d’événement particulier (mission de prévention ou intervention sur un événement particulier).
– c’est inutile : on ne comprend pas comment la présence d’une personne seule, armée ou pas, pourrait entraver l’action d’individus déterminés en cas d’attaque sur une école – les policiers, municipaux ou non, travaillent systématiquement en groupe, jamais seuls…
– c’est coûteux, et il nous semble que si des moyens financiers peuvent être affectés aux écoles niçoises, alors la priorité ne doit pas aller à une présence policière, mais plutôt à des équipements supplémentaires, à des intervenants dans le champ des pratiques artistiques, du sport, des langues, du numérique, ou bien à des infirmières, personnels administratifs, psychologues, animateurs, etc.

Nous défendons avec constance cette position dans les médias nationaux ou locaux (TF1, France 2, France 3, BFM, Europe 1, RTL, France Bleu, Le Monde, Nice Matin, etc.), au sein du groupe de travail sur la sécurité mis en place par la ville de Nice et dans les instances de l’éducation nationale.

Nous ne sommes bien évidemment pas les seuls à être opposés à la présence de policiers dans les écoles, la grande majorité des syndicats enseignants sont sur la même ligne.

Notre mobilisation et notre opposition ont contribué à faire prendre conscience à la ville de Nice de l’illégalité de cette décision, et la mairie avait décidé d’affecter les policiers municipaux à des patrouilles sur la voie publique, ce qui nous semblait un compromis acceptable.
Nous avons été surpris et dépités que le Ministre de l’éducation nationale autorise l’expérimentation dans les écoles niçoises, d’autant qu’il nous semble qu’il n’est pas de sa compétence de déroger à la loi. Nous avons saisi le défenseur des droits à ce sujet, et nous espérons que cette décision sera retoquée.

Nous sommes donc toujours très attentifs à cette question, et nous appelons dès à présent les parents qui siègent en conseil d’école à Nice à s’opposer à l’expérimentation au sein de leur école.